Le Coran

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Salem 'Aleykoum,

Dans Oumma Shop nous ne souhaitons pas uniquement parler des actions à réaliser en tant que musulman nous souhaitons également partager certaines connaissances historiques. Nous allons vous parler dans cet article du Coran. Pas ce qu'il contient mais surtout de son histoire, son importance symbolique, son contexte historique, philosophique.
Alors accrochez vous bien et c'est parti mon qui-qui !

Le Coran



Le Coran ou Quran (qui signifie en langue arabe la "récitation") est comme chacun le sait le livre sacré de la communauté musulmane et de sa religion, l'Islam. Religion partagée par environ 2 milliards d'habitants sur la planète et future première religion mondiale par le nombre dans quelques années Inchallah. Dans la pratique régulière, l'Islam est déjà la première religion mondiale. Rien de compliqué me direz vous. Il est également l'un des livres plus lus de la planète. Le Coran est le recueil de la parole de notre seigneur Allah (SWT) révélé à notre prophète Mohamed (SWS) à la Mecque et à Médine. Il constitue l'une des principales sources de tous les musulmans de la planète avec la Sunna qui complète le texte religieux.


L'ensemble est réparti en plusieurs unités de texte appelés Verset dans des chapitres nommés Sourates. De la plus longue Sourate à la plus courte.
Tous les corans du monde sont concordant (Chine, Europe...).Ce dogme d'un coran est immuable et similaire à la virgule près. Comment le Coran a été révélé ?

Le Coran

610-632 : La révélation.

Rapide contexte de l'époque. L'Arabie n'était qu'un vaste désert , la Kaaba était abritée sous un Oasis que célébrait les arabes à cette époque. Des tribus juives et chrétiens diffusaient leurs messages religieux par moment sans trouver écho. Une exception à l'époque, une personne néanmoins était loin de tout ça.
Vous l'avez compris il s'agit de notre dernier prophète !

Ce respectable marchand carabinier avait pour habitude de méditer seul à la montagne, lieu où la révélation lui a été faite par la célèbre formule "Iqra" (lis) par l'ange Djibril plus communément connu sous le nom de "Gabriel" en France. La révélation eut lieu dans la grotte de Hira en 610.

La révélation confirme l'unicité d'Allah et la venue d'une nouvelle religion, la communauté musulmane. Au fur et à mesure des révélations, notre prophète les a partagées à son épouse  Khadija ainsi qu'à Ali et ses cousins et ses proches qui s'efforçaient d'apprendre par cœur toutes ces révélations sur plusieurs décennies. Comme nous l'avons précédemment évoqué dans d'autres articles, propager un message ne se réalise pas sans difficultés, les anciens habitant de la Mecque n'ont pas été très réceptifs et forcèrent même notre prophète à s'exiler. Il partit à Médine où siégeaient de nombreux arabes convertis au judaïsme avec ses compagnons. C'est le début de l'Hégire en 622. Cet évènement marque une rupture fondamentale avec les sociétés Arabes traditionnelles historique. Aucune indication quant à sa succession ne fut laissée comme chacun le sait, ce qui a engendré par la suite quelques complications dans le monde musulman. Nous y reviendrons plus tard.

Compte tenu du fait que notre bien aimé prophète ne savait ni lire ni écrire, il a fallu retranscrire ses paroles au fur et à mesure. Ce qui induit que ses compagnons devaient  tout retenir afin de répéter à la virgule près les paroles de notre seigneur. Aujourd'hui cela nous semblerait invraisemblable tant nous vivons dans une société de l'impatience. Mais imaginez, des personnes transcendées et extraordinaires ne faisant que lire nuit et jour ! Le Coran dut donc être mémorisé par les compagnons du Prophète. Les compagnons de notre Prophète l'interrogeaient sur la manière de réciter tel ou tel Verset des 114 Sourates, on les nomme les Sahabas. Le Prophète supervisait personnellement certains Sabahas, et s'assurait auprès d'eux que chaque révélation fut écrite avec précisions. Il faut savoir que les coutumes à l'époque étaient essentiellement orale et ce fut ainsi le cas de la transmission même après l'établissement à Médine.

 

Mosquée Le Coran

Pourquoi y eut il plusieurs types de Coran ? Dans la vie du Prophète plusieurs personnes prenaient note de ses paroles lorsque celui-ci prêchait. Beaucoup de Sabaha prenaient avec qui ils n'échangeaient pas directement, et comme vous vous en doutez chers lecteurs, notre Prophète ne pouvait tout vérifier. De la même manière qu'un enseignant ne peut vérifier toutes les notes prises par ses élèves en amphithéâtre. Des variations de Coran eurent ainsi lieu.

Pendant le Califat de Abu Bakr(R.A), le premier calife de 632 à 634, la version définitive du Coran fut réalisée avec la femme du Prophète Hafsa (R.A), les reliques de ce Coran furent réalisées par un autre Calife plus tard. Cette compilation fut réalisée sur les conseils d'Umar, il craignait la disparition des témoins et les personnes qui mémorisent le Coran. Certains manuscrits du Coran retrouvés en Egypte durant la campagne Napoléonienne montrent également par exemple que plusieurs personnes se relayaient afin d'écrire le Coran d'une page à l'autre. Il restait à donner à ce livre un statut de texte canonique. Le Calife Ousmane a établi les conditions et enjeux.

L'empire islamique s'est étendu en Perse, Egypte, en Irak et tant d'autres pays. Beaucoup de populations  se sont converties mais ne comprenaient pas l'arabe. Il y eut des désaccords, en particulier dans certaines batailles cruciales. Ousmane suite à ces désaccords, prit ces signes très au sérieux. Il fit convoquer lors de commissions plusieurs copies du Coran dans les principales villes de l'empire Musulman de l'époque afin d'éviter au maximum les discordes et rivalités internes. Les copies mutualisées furent donc envoyées vers la Mecque, au Caire, Basras avec une traduction officielle commune.

Mosquée Al Hussein en Egypte est gardée l'un des exemplaires du Coran d'Ousmane. L'un des 6 corans originels. La seconde phrase de l'histoire du Coran commencera à la dynastie des Omeyyades après que les Corans concurrents aient été détruit, le calife Ali fut ensuite destitué.

661-750 : La Dynastie des Omeyyades

En déplaçant sa capitale de Médine à Damas. Il y eut une révolte de Chiites, qui furent vaincus. Les chiites ont reconnu la vulgate d'Ousmane comme texte coranique suite aux rivalités internes. Celui-ci décida de faire des reliques du modèle Coranique réalisé avec l'aide de Hafsa et de les envoyer dans les différentes parties du monde, l'ordre fut donné de bruler les autres copies du Coran. Ces autres copies n'étaient pas vérifiées car les gens avaient leur propre note, il suffit de 5% d'incompréhension pour créer des conflits. Pour faire un parallèle avec la réalité, il vaut mieux lire le livre de l'auteur que le livre de paroles rapportées de l'auteurs. Voilà ce qui amené le calife Usman à bruler les autres copies pour éviter la confusion. Lorsque les copies étaient faites pendant son Califat, tous les scribes étaient appelés, Zayd Ibn Thabit, chef de tous les scribes voyait tous ses textes personnellement vérifiés par le prophète. Il n'y avait pas de papier à cette époque et les textes étaient compilés sur des parchemins, des os, et autres matériaux. Voilà pourquoi ce texte revêtait la forme d'un livre sur un même matériel.

Il n'y a pas plusieurs exemplaires de Coran modifiées dans le monde contrairement à ce que certains ont voulu faire croire, simplement différentes versions dans les notes du Saint Coran. Notes qui n'avaient pas été vérifiées par le Prophète lui même. L'authentique copie du Coran rédigé durant ce Califat est même conservée dans la Mosquée de Topkapi à Istanbul. Confronter cette copie avec le Coran d'aujourd'hui vous amènera à la conclusion suivante. Aucune lettre n'est modifiée.

Le Coran permit l'unité des musulmans peu importe les ethnies, en apportant une cohérence une unité. Gardez à l'esprit que le Coran était principalement un aide mémoire avec une écriture rudimentaire. L'amélioration de la vulgate douce, l'ajout de lettre de consonnes. Le texte coranique ne pouvait plus prêter à des erreurs de lecture ou à des interprétation contradictoires. L'Islam moins d'un siècle après la disparition de notre prophète détient maintenant un Coran officiel unique. L'autre défi d'importance fut l'empire chrétien Byzantin. Etant donné les conquêtes islamiques, il était tout à fait admis que l'Islam revêtait une grande importance géopolitique à l'époque.  Néanmoins, il manquait encore une véritable expression de cette puissance face à l'empire Byzantin. Mais dans une grandeur de l'islam lié à l'histoire du christianisme. L'artisan de cette grandeur en sera le Calif Abd Al Malik. Considéré comme le Khalife le plus flamboyant de la dynastie des Omeyyades. Son règne se construit autour de 2 piliers :

- l'édification des monuments islamiques
- La réforme du Coran.
Sur l'emplacement même de la mosquée à Damas. Son tombeau est toujours conservé. Petite parenthèse, il est plus que regrettable de voir une telle situation en Syrie, déjà humainement évidemment et également religieusement.

La présence des chrétiens en terre musulmane s'est également traduite dans les arts Omeyyades. La dimension religieuse deviendra également culturelle, architecturale ! Pour toutes les personnes affirmant que les minorités religieuses furent forcément persécutées en terre musulmane, ce n'était évidemment absolument pas le cas (d'innombrables autres exemples confirment notre affirmation). Les décors viennent donc également du christianisme.
L'empire devenait principalement non arabe.

Après la mise en codex d'Othman, le Coran en tant que livre sacré conservait une lecture problématique. Des divergences dans la récitation sont apparues. L'ensemble des Sourates furent donc réunies dans un unique ouvrage, Mushaf. Hafsa envoya donc les feuillets du Coran gardée depuis la mort d'Abû Bakr avec plusieurs copies préparées. L'absence de certaines voyelles pouvait être sujet à interprétation différente notamment dans les textes les plus anciens conservés à ce jour. Afin de lever toutes ces ambiguïtés, cette tâche fut confiée à son initiative à Ubayd Allah b. Zihâd avec l'ajout de 2000 articulations aux texte coranique environ. Tâche confiée à de nombreux compagnons du Prophète (Zayd Ibn Thabit, Abdullah Ibn Az-ubayr...). Les ouvrages furent envoyés dans de nombreuses villes de l'empire arabo-musulman.

Si l'on étudie aujourd'hui le Coran, on observe une finalisation orthographique réalisée postérieurement à la mort de notre bien aimé Prophète. Le nom de cette étape de finalisation sous les Omeyades est Al-Haggag. Selon différentes sources historique, des corrections auraient été réalisées avec une remise en ordre des Versets et Sourates.

Le Coran : Un carrefour culturel, historique et religieux

Nous avons souvent tendance à penser que le Saint Coran est uniquement influencée par une seule communauté à savoir la communauté arabe. Il n'en est rien. Le Coran est un ouvrage qui est le carrefour de plusieurs traditions religieuses de l'Antiquité tardive. L'Arabie est marquée par ses voisins d'un point de vu religieux à cette époque. Les influences sont diverses, qu'elles soient chrétiennes, juives, manichéistes par exemple. Plusieurs traits islamiques viennent de courant culturelle divers exogènes comme les pèlerinages (Noel n'est à l'origine pas une fête chrétienne également), qui viennent du paganisme.

Coran france

Différents récits Coranique proviennent de sources extérieurs par exemple. Preuve de l'authenticité encore une fois du Coran, le Prophète n'aurait pas pu deviner à lui seul ce qui s'y passait étant donné qu'il n'avait pas accès aux livres du fait de son illettrisme. Sinon comment ces idées auraient elles pu être transmise sans message Divin ? Le Judaïsme et les juifs sont cités énormément de fois dans le Coran. De nombreux passages coraniques proviennent de péripéties survenues dans la Bible.

 Le judaïsme et les juifs sont très souvent cités dans le Coran. Ainsi, de nombreux passages coraniques proviennent d'épisodes bibliques. Néanmoins, les récits sont souvent davantage liés aux récits post-bibliques qu'à ceux durant. Avant l'apparition de la littérature arabe, existait dans le Proche-Orient la langue Syriaque. La langue principale de l'écrit était le Syriaque à cette époque. A cette époque, l'arabe littéraire n'en était qu'à ses prémices. Des inscriptions en langue arabe existaient mais compte tenu du fait que les tribus arabes disposaient d'une tradition orale poétique, les rassemblements sous forme de texte étaient plutôt rares. Le Coran est donc le premier livre en langue arabe. Monsieur Jalal Eddine Al Suyuty, célèbre théologien du 15ème siècle souligne que plusieurs dizaines de mots étrangers n'ont pas la langue Arabe pour racine. (Persane, Ethiopienne, Grecque, ces apports extérieurs sont bien évidemment très minoritaires)

Si au-delà des influences ou des emprunts, le Coran peut être pris dans le cadre du contexte de l'Antiquité Tardive comme reflétant ses attentes et ses concepts, le christianisme syriaque a donc été majeur dans la transmission de motifs au monde arabe selon M. Debié.

L'islam est indéniablement né dans un monde marqué par le christianisme syriaque avec quelques uns de ses débats, ses idées. Ainsi, des écrits des Pères de l'Église syriaque ont pu servir de sources aux épisodes bibliques du Coran. Pour Van Reeth, l'influence du christianisme sur l'islam n'est pas uniforme, on trouve des éléments nestoriens, monophysites, manichéens. Il ne faut donc pas chercher une communauté particulière dont serait extrait l'islam.

Griffith souligne que ces communautés appartenaient aux courants dominants au Moyen-Orient de cette Antiquité tardive (melkites, jacobites et nestoriens...). Il rejette la vision de nombreux chercheurs qui fait naître le Coran dans des milieux dissidents, comme les «Nazaréens» non attestés en Arabie au 7e siècle

Ainsi, la tribu de Quraish  entretenait des liens étroits avec Byzance. De même, le chef de la confédération de tribus à laquelle appartenait Mahomet était vraisemblablement chrétien. Hoyland met en évidence l'importance du travail  chrétien envers les tribus arabes et que « les autorités de l'Église chrétienne syriaque ont été impliquées dans un degré croissant avec un christianisme arabe émergent ». L'influence du christianisme éthiopien  sur le Coran a aussi été reconnue mais reste peu étudiée. Néanmoins, il n'est toujours pas possible de savoir s'il s'agit d'une influence directe sur le Coran ou si cela s'est d'abord diffusé dans le contexte arabe préislamique. Le vocabulaire du Coran atteste d'un passage de termes grec ou araméen via l'éthiopien et certaines formulations comme celle de la Basmala  illustreraient une telle influence.  « Cela prouve l'influence des chrétiens éthiopiens dans l'environnement des débuts de l'islam » .

Enfin, il est aujourd'hui possible de mieux comprendre l'environnement légal du Coran. Selon le récit musulman des origines du Coran, celui-ci est né dans un contexte Hijazien, ce qui a fait reconnaître comme du droit coutumier arabe plusieurs principes présents dans le Coran. Or, cette interprétation ne repose que sur les textes musulmans postérieurs aux événements qu'ils décrivent. Ces informations ne sont donc pas obligatoirement fiables. Des éléments indiquent, par des parallèles thématiques et linguistiques, avec la didascalie des apôtres, avec le talmud et la loi byzantine.

D. Powers conclut que seules deux solutions peuvent expliquer ces coïncidences : la Providence divine ou le fait « que l'auditoire originel du Coran habitait dans un environnement légal qui était étroitement lié à l'environnement légal de l'Arène de montagnes [terme désignant une région qui inclut l'Anatolie, la Mésopotamie, l'Arabie]en général ».

L'Histoire de l'islam est riche de péripéties, néanmoins l'acheminement jusqu'à aujourd'hui du Saint Coran ne fut pas forcément de tout repos. Nous espérons que cet article vous a aidé à voir clair ! Qu'Allah vous facilite et entende vos prières.

 


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